Informations: ENDE GELÄNDE et le HAMBACHER FORST
L’exploitation du charbon est un problème environnemental majeur outre-Rhin: responsable de 40% de la production d’électricité et de 75% des émissions de CO2, elle empêche l’Allemagne de respecter ses engagements climatiques formulés notamment lors de la COP 21, à Paris en 2015: Le charbon doit rester sous terre pour éviter une catastrophe climatique -tout le monde le sait, mais rien ne se passe.

Malgré des promesses climatiques sur la scène internationale, l’exploitation fossile bat toujours son plein en Allemagne
L’exploitation du charbon est un problème environnemental majeur outre-Rhin : responsable de 40% de la production d’électricité et de 75% des émissions de CO2, elle empêche l’Allemagne de respecter ses engagements climatiques formulés notamment lors de la COP 21, à Paris en 2015: Le charbon doit rester sous terre pour éviter une catastrophe climatique -tout le monde le sait, mais rien ne se passe.
En dépit d’un objectif national de baisse de 40% des émissions de CO2 d’ici à 2040 par rapport aux niveaux de 1990, et de la mise en place d’une « commission charbon » gouvernementale censée définir un plan de sortie de cette énergie fossile, les énergéticiens allemands continuent de convoiter les ressources des sous-sols, et de faire pression sur le gouvernement pour obtenir un plan de sortie le moins contraignant possible. Le bassin minier d’Allemagne de l’Ouest est constitué de trois mines de lignite à ciel ouvert et de quatre centrales électriques, parmi les plus polluantes d’Europe. Ensemble, elles émettent 80 millions de tonnes de CO2 par an, et constituent la plus grande source de CO2 en Europe. L’industrie du charbon allemande prévoie de continuer l’exploitation minière du lignite jusqu’en 2045.
Une ZAD devenue symbole pour la lutte contre le charbon en Allemagne actuellement évacuée
En particulier, l’entreprise RWE continue de vouloir déboiser la forêt de Hambach située dans l’ouest de l’Allemagne pour agrandir la plus grande mine à ciel ouvert du pays. Non contente d’avoir englouti au cours des dernières décennies 90% de cette forêt millénaire ainsi que les villages avoisinants (il reste 200 hectares sur 4000), RWE poursuit sa logique destructrice. En effet, elle compte déboiser 100 hectares supplémentaires à partir d’octobre pour accéder aux ressources de lignites situées en dessous.
Pour lutter contre la destruction de la forêt, des militant.e.s occupent le « Hambi » depuis 2012, dans des cabanes en haut des arbres. Grâce à cette occupation, aux procès et aux manifestations, le mouvement pour la justice climatique a réussi pour la première fois à stopper le défrichement pendant toute l’année 2017. Avec sa cinquantaine de cabanes dans les bois et l’organisation de promenades sensibilisent les habitants à la protection de la forêt, le mouvement de Hambach est devenu l’un des emblèmes de la lutte contre le charbon allemand.
Néanmoins, contre tout bon sens et alors qu’il avait longtemps toléré l’occupation de la forêt, le gouvernement régional de Rhénanie-du-Nord–Westphalie a récemment dénoncé ce qu’il considère comme une « occupation illégale » et a ordonné l’évacuation des lieux en raison d’un « risque d’incendie élevé ». Jeudi 13 septembre, 3.500 policiers et leurs canons à eau, chevaux, grues et hélicoptères ont entrepris de déloger par la force les quelques 150 militants anti-charbon vivant dans la forêt. Ces évacuations ne sont que les prémices de l’action destructrice des pelleteuses de RWE, qui promettent de déboiser bientôt une partie essentielle de forêt, qui abrite encore quasiment toute la biodiversité de la forêt d’origine.
Une action de masse du 25 au 29 octobre 2018 pour défendre la forêt de Hambach
Ende Gelände, coalition rassemblant des initiatives locales, des organisations environnementales, et des activistes climatiques venus de toute l’Europe appelle à une mobilisation de masse du 25 au 29 octobre pour défendre la forêt de Hambach et s’opposer à l’exploitation du charbon. Sur le modèle des actions précédentes ayant réuni des milliers d’activistes en 2015, 2016 et 2017, l’action s’appuiera sur les principes de la désobéissance civile et sur un consensus d’action rédigé dans un processus collectif, lors d’assemblées générales ouvertes à tou.te.s (ende-gelaende.org/fr/action-3/consensus-daction/).
Nos revendications sont simples et claires : pour la préservation d’une forêt millénaire et de sa biodiversité, pour la sortie immédiate du charbon en Allemagne, pour la reconversion de l’ensemble du système vers un modèle moins énergivore et plus juste, envers la nature et les personnes !
Nous appellons tou.te.s les activistes de la justice climatique, opposant.e.s aux grands projets inutiles imposés et défenseurs de la nature, à rejoindre cette action et à lutter contre ces crimes climatiques qui sont une atteinte envers les générations futures et chacun.e d’entre nous.
Pour faciliter la venue sur place, il y aura un transport collectif depuis Paris (pour 30 euros aller- retour) et d’autres pays européens.
Nous sommes tou.te.s concerné.e.s par la lutte contre l’industrie fossile
La France, dominée par le nucléaire, a certes une production d’électricité à partir du charbon très marginale (1.8% en 2017). Néanmoins, les mobilisations contre le charbon Allemagne ont une résonance particulière à l’heure où le président Macron soutient le projet « Montagne d’or » en Guyane, risquant de dégrader fortement des écosystèmes sensibles et d’enfermer le territoire dans la perpétuation d’un modèle basé sur l’extraction des ressources naturelles.
L’acharnement de RWE à détruire la forêt de Hambach n’est pas non plus sans rappeler celui de l’industrie nucléaire française à enfouir ses déchets radioactifs près du bois Lejuc à Bure, prenant ainsi le risque de polluer à jamais toute une partie du territoire avec des produits hautement dangereux.
Plus largement, l’action dans la forêt de Hambach s’inscrit dans la lignée des nombreuses autres mobilisations ayant lieu en France contre les grands projets inutiles et portant atteinte à la nature et au climat, depuis la ZAD de Notre Dame des Landes jusqu’aux mobilisations contre la construction d’un grand incinérateur à Ivry ou contre le contournement routier Ouest de Strasbourg. A l’heure où des millions de personnes souffrent déjà du réchauffement climatique et perdent leur habitat à cause d’événements météorologiques extrêmes, il est de notre responsabilité d’arrêter maintenant la destruction du climat à l’endroit même où elle est provoquée. Ces mobilisations pour la justice climatique, revendiquant la supériorité de l’intégrité des générations présentes et futures et des écosystèmes sur le désir de profit des entreprises, nous concernent tou.te.s, par-delà les frontières nationales.